MÉMORIAL DES OFFICIERS DE MARINE

 

 

 

  LANCRENON Antoine, Marie

Naissance : 28/07/1923 à Paris (14e) (Seine)
Entré en service : 10/05/1943
Origine : École navale (promo 43 AFN)

  Informations relatives au décès

Grade : Lieutenant de vaisseau
Affectation : Flottille 14 F
Fonction : Officier en second flottille 14F, officier d'appontage et pilote de l'avion Vought F4U-7 Corsair n° BuAer 133711 codé 14F-10
Date : 03/11/1956     Age : 33 ans
Lieu : Le Caire (Égypte)

  Références :

Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal civil de la Seine le 6 décembre 1957.


  MORT POUR LA FRANCE EN OPÉRATIONS

  Circonstances du décès

En juillet 1956, après la nationalisation du canal de Suez par l'Égypte, la France et la Grande-Bretagne, alliées à Israël, décidèrent de monter une opération conjointe pour reprendre le contrôle du canal, réputé zone internationale.
La force aéronavale française comportait deux porte-avions, dont l'Arromanches sous le commandement du CV Philippon. Ce bâtiment avait embarqué la plupart des appareils de la flottille 14 F.
Les missions aériennes débutèrent le 31 octobre sur des bases et des installations militaires égyptiennes. Le 3 novembre, le F4U-7 Corsairn°BuAer 133711 codé 14 F-10, piloté par le lieutenant de vaisseau Lancrenon, qui participait au bombardement de l'aérodrome d'Almaza, près du Caire, fut atteint par la DCA égyptienne et porté disparu.
D'après une enquête menée sur place par l'ambassade d'Italie (qui représentait alors les intérets français au Caire) le lieutenant de vaisseau Lancrenon, indemne après un atterrissage forcé, fut capturé par la populace égyptienne, puis promené dans une cage à travers la ville, et enfin lapidé quelques jours plus tard.


  Citations & Décorations

Par décision ministérielle n° 29 du 3 avril 1958, le lieutenant de vaisseau Lancrenon a reçu la citation suivante à l'ordre de l'armée de Mer :
"Officier en second hors de pair et officier d'appontage de la 14e Flottille. Excellent pilote de porte-avions, chef de dispositif de chasse d'assaut confirmé, remarquable par sa ténacité, son ardeur et son don du commandement. Parti de l'Arromanches à la tête de sept appareils de sa flottille pour les conduire à l'attaque de l'aérodrome du Caire-Almaza, le 3 novembre 1956, a piqué sur l'objectif qui lui était assigné et n'est pas rentré à bord."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre des TOE avec palme.

Par décret du 28 juin 1958 (JO du 3 juillet 1958), il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

           Avancement

01/03/1945    EV 2
01/09/1946    EV1
02/01/1952    LV

        Brevets, Certificats

  
1952   Brevet d'aéronautique

        Commandements

    Néant

           Affectations

1943-1944   École navale    Casablanca
1944-1945   Aviso Commandant Dominé    1e Division d\'avisos / Bizerte
1945-1946   Croiseur Georges Leygues    4e D / C Toulon
1946-1947   Dragueur 312    Flottille 2e Région / Brest
1947-1949   Frégate Tonkinois    Forces navales de l\'océan Indien
1949-1950   Croiseur Guichen    Diego-Suarez, puis Brest
1950-1952   Cours de pilotage    Pensacola (Floride)
1952   Flottille 12 F    BAN Hyères
1952   Flottille 1 F    BAN Hyères
1953-1954   Flottille 14 F    BAN Karouba (Bizerte - Tunisie)
1954-1955   Flottille 15 F    BAN Karouba (Bizerte - Tunisie)
1955-1956   Flottille 12 F    BAN Karouba (Bizerte - Tunisie)
1956   Flottille 14 F (officier en second)    BAN Karouba (Bizerte - Tunisie)


  Autres informations

voir : http://anac-suez-et-chypre.over-blog.com/pages/La_disparition_dAntoine_Lancrenon-865535.html

Le 3 novembre, deux patrouilles comportant respectivement quatre et trois F4U-7 Corsair de la Flottille 14 F furent catapultées par l'Arromanches avec pour mission de bombarder l'aérodrome d'Almaza, près du Caire. Le LV Lancrenon, qui était officier en second de la 14 F mais qui remplaçait son commandant dont l'avion venait de tomber en panne, avait pris la tête du dispositif et dirigeait la première patrouille.

Après un transit à l'altitude de 12 000 pieds, chaque appareil devait descendre à 5 000 pieds puis piquer vers 2 000 pieds pour larguer ses deux bombes de 500 livres et enfin dégager à l'horizontale sans faire de ressource. Le chef de la deuxième patrouille (EV Doniol) vit les quatre avions de la première patrouille amorcer leur piqué puis il les perdit de vue pendant qu'il prononçait son attaque.

Plus tard, il apprit que les équipiers du LV Lancrenon l'avaient eux-mêmes perdu de vue après avoir largué leurs bombes et il rallia l'Arromanches avec les six appareils survivants. Le LV Lancrenon fut porté disparu.

L'opération de Suez a été analysée en particulier au cours de réunions organisées à Vincennes en 1996 par le Centre d'études historiques de la défense et comportant la participation d'intervenants étrangers. Ces réunion ont fait l'objet de la publication d'un ouvrage de quelque 350 pages sous le titre La France et l'opération de Suez de 1956 (IBSN 2-907341-57-X) édité par l'ADDIM.



Réf. SHM :  1289/11, 3002/25


Date de mise à jour de la fiche :  01/01/2013


Précédent      dans la même période       Suivant