MÉMORIAL DES OFFICIERS DE MARINE

 

 

 

  SAYETTOU François, Marius

Naissance : 16/02/1872 à Toulon (Var)
Entré en service : 17/07/1889
Origine : Équipages

  Informations relatives au décès

Grade : Mécanicien principal de 2e classe
Affectation : Cuirassé Suffren
Fonction : Attaché au service de sécurité
Date : 26/11/1916     Age : 44 ans
Lieu : Océan Atlantique

  Références :

Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal civil de Brest le 13 juillet 1917 et transcrit sur les registres de cette ville le 25 août 1917.


  MORT POUR LA FRANCE EN OPÉRATIONS

  Circonstances du décès

Cuirassé Suffren :
CV Guépin, CF Verdier, LV Letourneur, LV Michelin, LV Renault, LV Truc, EV1 Bony, EV1 Dumousseau, EV2 Parsy, MC Durel, MP1 Thiéry, MP2 Bonvalot, MP2 Sayettou, Cre1 Crova, Med1 Taddei Torella et Med2 Mondin.

En 1914, le Suffren faisait partie de la division commandée par l'amiral Guépratte et il prit part aux actions offensives contre les forts des Dardanelles
En février 1915, il participa aux premières opérations de forcement des détroits par les forces franco-britanniques puis à d'autres actions contre les forts turcs, en particulier le 18 mars où il reçut de nombreux projectiles.
Après cette campagne de guerre, il regagnait Lorient pour y subir un carénage lorsqu'il fut torpillé le 26 novembre 1916 par le sous-marin allemand U 52 (KL Hans Walther) par 39°10'N et 010°48'O à une soixantaine de milles au large des côtes du Portugal. Un cargo anglais croisa sa route ce jour-là vers 10 heures mais il ne rencontra que de nombreuses épaves.
Aucun des 648 membres de l'équipage ne survécut au torpillage.


  Citations & Décorations

Le mécanicien principal Sayettou a été promu au grade de mécanicien principal de 1ère classe à titre posthume pour compter du 17 janvier 1917.

           Avancement

17/01/1917    MP 1 (à titre posthume)
1911    MP 2

        Brevets, Certificats

   Mécanicien

        Commandements

    Néant

           Affectations

1894-1895   École des mécaniciens   
1895-1897   Croiseur Milan   
1897   Croiseur Alger   
1897-1898   Cuirassé Jauréguiberry   
1898-1899   Cuirassé garde-côtes Caïman   
1899-1900   Croiseur Alger   
1900-1901   Torpilleur Coureur   
1901   Cuirassé garde-côtes Tonnant   
1902   Cuirassé garde-côtes Caïman   
1902   Vaisseau Algésiras   
1902-1903   5e Dépôt des équipages    Toulon
1903   Aviso Infernet   
1904-1907   Défense mobile de Tunisie   
1907-1908   5e Dépôt des équipages    Toulon
1908-1911   Cuirassé Brennus   
1911   Majorité générale    Toulon
1912-1913   Cuirassé Démocratie    2e Division / 1e Armée navale
1914-1916   Cuirassé Suffren    1ère Armée Navale / 3e Escadre


  Autres informations

Par décision du 20 août 1910, le mécanicien principal Sayettou a reçu les félicitations du ministre de la Marine " ... pour les travaux de refonte et les essais du cuirassé Brennus."

Par ordre d'armée n° 118 du 4 août 1912, il a reçu du vice-amiral commandant en chef un témoignage officiel de satisfaction " ... pour les manœuvres d'armée effectuées sur le Jurien de la Gravière."

A la suite du combat du 18 mars 1915 aux Dardanelles, il a reçu un témoignage officiel de satisfaction avec inscription au calepin.
(le texte de ce TOS ne figure pas dans son dossier).

Par décret du 26 janvier 1916 (JO du 27 janvier 1916), il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur avec la citation suivante:
"... pendant le combat livré dans les Dardanelles, a dirigé avec beaucoup de zèle et d'activité les manœuvres nécessaires pour combattre l'incendie et les voies d'eau ".
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre.

Extrait du journal de bord du sous-marin U 52
(Kapitänleutnant Hans Walter)

26.11.16 - 08h30 - Au large de Lisbonne - Vent NW force 5, grosse houle. Ciel en partie couvert

A 3 quarts sur bâbord avant apparaissent les mats élevés d'un navire de guerre qui fait route au nord. Plongée rapide. C'est un grand navire à 2 cheminées que je prends pour un cuirassé ancien du type
Formidable. Pas d'escorte, route droite. Manœuvré pour attaquer par l'avant. Après être venu à la route d'attaque, mis à petite vitesse. Mais à cette vitesse, la grosse houle ne permet pas de tenir l'immersion. Je mets alors à demi vitesse ce qui me fait courir le risque de venir trop près. Je change donc de route pour attaquer sous un grand angle d'incidence tout en me réservant la possibilité de lancer en gyro-déviation par les tubes arrière. Les tubes arrière étant prêts, ils sont remplis. Cette manoeuvre rend le sous-marin lourd de l'arrière et le kiosque sort de l'eau à environ 500 m du but. En envoyant tous les hommes à l'avant, nous parvenons à ramener le bateau à son immersion de combat.
08h56 - L = 39°10'N - G = 010°48'W
Lancé par le tube d'étrave n°2. Comme j'ai probablement été aperçu et que je me trouve très en avant du but, je redoute d'être abordé par lui et je fais prendre l'immersion de 20 mètres en mettant la barre toute à droite. Entre temps, au bout de 18 secondes, se font entendre une première détonation assez sèche, puis une second plus sourde qui secoue violemment le bateau. Afin de voir ce qui se passe, je remonte à 11 m. Avant même que notre évolution soit terminée, tandis que nous remontons, nous devenons très lourd de l'arrière. Peu de temps après un choc se produit à l'extérieur et on entend un râclement contre la coque. Il est impossible de manoeuvrer le périscope qui est bloqué à moitié sorti. Je fais reprendre un moment l'immersion de 20 mètres. Aucun bruit n'étant plus perceptible, je fais un tour d'horizon. Sur l'arrière, je vois une grosse tache claire et calme sur la surface de la mer qui est couverte de suie. On ne voir rien d'autre.
09h03
Fait surface, vidangé les ballasts et ouvert le panneau du kiosque. Sept minutes après le lancement on ne voit plus qu'un nuage d'explosion que le vent emporte. Je m'explique l'évènement ainsi : l'explosion de la torpille a provoqué une explosion intérieure sur le bâtiment qui a coulé presque instantanément et le sous-marin l'a frôlé pendant qu'il coulait. Les traces de cette rencontre sont un enfoncement sur le pont et de profondes rayures sur le périscope arrière. De plus, sur l'un des supports des pare-mines se trouve un morceau de vêtement en toile et sur le mât avant (il doit s'agir du mât radio), un morceau de bonnet bleu avec une bordure rouge. Ces deux pièces d'étoffe sentent le roussi. Sur le pont, on retrouve également un morceau métallique provenant d'un projectile de gros calibre.
Cherché pendant 30 minutes encore des épaves ou des survivants, mais n'avons rien trouvé. Poursuivi la route.


Réf. SHM :  68/13


Date de mise à jour de la fiche :  01/01/2013


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