MÉMORIAL DES OFFICIERS DE MARINE

 

 

 

  GUÉPIN Rodolphe, Marie

Naissance : 25/10/1867 à Dol (Ille-et-Vilaine)
Entré en service : 01/10/1884
Origine : École navale

  Informations relatives au décès

Grade : Capitaine de vaisseau
Affectation : Cuirassé Suffren
Fonction : Commandant
Date : 26/11/1916     Age : 49 ans
Lieu : Océan Atlantique

  Références :

Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal civil de Brest le 13 juillet 1917.

Voir le site internet de l'Espace traditions de l'École navale
(http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_guepin_rodolphe.htm)


  MORT POUR LA FRANCE EN OPÉRATIONS

  Circonstances du décès

Cuirassé Suffren :
CV Guépin, CF Verdier, LV Letourneur, LV Michelin, LV Renault, LV Truc, EV1 Bony, EV1 Dumousseau, EV2 Parsy, MC Durel, MP1 Thiéry, MP2 Bonvalot, MP2 Sayettou, Cre1 Crova, Med1 Taddei Torella et Med2 Mondin.

En 1914, le Suffren faisait partie de la division commandée par l'amiral Guépratte et il prit part aux actions offensives contre les forts des Dardanelles
En février 1915, il participa aux premières opérations de forcement des détroits par les forces franco-britanniques puis à d'autres actions contre les forts turcs, en particulier le 18 mars où il reçut de nombreux projectiles.
Après cette campagne de guerre, il regagnait Lorient pour y subir un carénage lorsqu'il fut torpillé le 26 novembre 1916 par le sous-marin allemand U 52 (KL Hans Walther) par 39°10'N et 010°48'O à une soixantaine de milles au large des côtes du Portugal. Un cargo anglais croisa sa route ce jour-là vers 10 heures mais il ne rencontra que de nombreuses épaves.
Aucun des 648 membres de l'équipage ne survécut au torpillage.

           Avancement

01/02/1890    EV
05/10/1887    Asp. 1
11/03/1910    CF
12/03/1916    CV
28/10/1895    LV

        Brevets, Certificats

1900   Officier canonnier

        Commandements

1895  Canonnière Précieuse  (1915)
1904  Torpilleur à Toulon  (1908)
1913  Torpilleur d'escadre Carabinier et 2e Flottille de torpilleurs  (CF)
1916  Cuirassé Suffren  (CV)

           Affectations

1884   Vaisseau Borda    École navale / Brest
1886   Frégate Iphigénie    École d\'application des aspirants
1888   Croiseur Aréthuse    Division navale de l\'Atlantique
1889   Cuirassé d'escadre Courbet    Escadre de la Méditerranée
1890   Croiseur Tage    Brest
1891   Croiseur Villars    Division navale d\'Extrême-Orient
1893   Cuirassé Richelieu    Escadre de réserve de la Méditerranée
1894   Cuirassé Formidable    Escadre de la Méditerranée
1895   Canonnière Précieuse    Flottille de Madagascar
1897   Aviso-transport Eure    Division navale du Pacifique
1899   Cuirassé Neptune    Escadre de la Méditerranée
1900   Vaisseau La Couronne    Toulon
1901   Cuirassé garde-côtes Bouvines    Escadre du Nord
1902   Cuirassé garde-côtes Indomptable    Toulon
1903   Croiseur cuirassé Chanzy    Escadre de la Méditerranée
1904   Torpilleurs de défense mobile    Défense mobile / Toulon
1904   Croiseur cuirassé Dupleix    Division navale de l\'Atlantique
1907   Contre-torpilleur Coutelas    Rochefort
1910   État-major particulier du ministre    Aide de camp du ministre
1911   Cuirassé Vérité    1ère Escadre
1913   Torpilleur d'escadre Carabinier    1ère Armée navale / 2e Escadrille
1916   Cuirassé Suffren    1ère Armée navale / 3e Escadre


  Autres informations

En 1895, le lieutenant de vaisseau Guépin a été décoré de la médaille de Madagascar.

Par décret du 1er janvier 1899, il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Par décret du 24 juillet 1912, le capitaine de frégate Guépin a été promu officier de la Légion d'honneur.

Le 15 juillet 1915, il a fait l'objet de la citation suivante à l'ordre de l'Armée navale :
"A dirigé avec beaucoup d'énergie et de décision les opérations offensives effectuées par la deuxième escadrille les 19 septembre, 14 octobre, et 2 novembre dans les iles dalmates, ne craignant pas de s'engager à fond quand il le jugeait nécessaire. A fait preuve depuis le début de la guerre d'une activité remarquable et des plus précieuses qualités de commandement."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec palme.

Il était chevalier des Palmes académiques et du Mérite agricole.

Il était chevalier des Ordres du Nicham Iftikar, de l'Étoile des Comores et de Sainte-Anne de Russie.

Extrait du journal de bord du sous-marin U 52
(Kapitänleutnant Hans Walter)

26.11.16 - 08h30 - Au large de Lisbonne - Vent NW force 5, grosse houle. Ciel en partie couvert

A 3 quarts sur bâbord avant apparaissent les mats élevés d'un navire de guerre qui fait route au nord. Plongée rapide. C'est un grand navire à 2 cheminées que je prends pour un cuirassé ancien du type
Formidable. Pas d'escorte, route droite. Manœuvré pour attaquer par l'avant. Après être venu à la route d'attaque, mis à petite vitesse. Mais à cette vitesse, la grosse houle ne permet pas de tenir l'immersion. Je mets alors à demi vitesse ce qui me fait courir le risque de venir trop près. Je change donc de route pour attaquer sous un grand angle d'incidence tout en me réservant la possibilité de lancer en gyro-déviation par les tubes arrière. Les tubes arrière étant prêts, ils sont remplis. Cette manoeuvre rend le sous-marin lourd de l'arrière et le kiosque sort de l'eau à environ 500 m du but. En envoyant tous les hommes à l'avant, nous parvenons à ramener le bateau à son immersion de combat.
08h56 - L = 39°10'N - G = 010°48'W
Lancé par le tube d'étrave n°2. Comme j'ai probablement été aperçu et que je me trouve très en avant du but, je redoute d'être abordé par lui et je fais prendre l'immersion de 20 mètres en mettant la barre toute à droite. Entre temps, au bout de 18 secondes, se font entendre une première détonation assez sèche, puis une second plus sourde qui secoue violemment le bateau. Afin de voir ce qui se passe, je remonte à 11 m. Avant même que notre évolution soit terminée, tandis que nous remontons, nous devenons très lourd de l'arrière. Peu de temps après un choc se produit à l'extérieur et on entend un râclement contre la coque. Il est impossible de manoeuvrer le périscope qui est bloqué à moitié sorti. Je fais reprendre un moment l'immersion de 20 mètres. Aucun bruit n'étant plus perceptible, je fais un tour d'horizon. Sur l'arrière, je vois une grosse tache claire et calme sur la surface de la mer qui est couverte de suie. On ne voir rien d'autre.
09h03
Fait surface, vidangé les ballasts et ouvert le panneau du kiosque. Sept minutes après le lancement on ne voit plus qu'un nuage d'explosion que le vent emporte. Je m'explique l'évènement ainsi : l'explosion de la torpille a provoqué une explosion intérieure sur le bâtiment qui a coulé presque instantanément et le sous-marin l'a frôlé pendant qu'il coulait. Les traces de cette rencontre sont un enfoncement sur le pont et de profondes rayures sur le périscope arrière. De plus, sur l'un des supports des pare-mines se trouve un morceau de vêtement en toile et sur le mât avant (il doit s'agir du mât radio), un morceau de bonnet bleu avec une bordure rouge. Ces deux pièces d'étoffe sentent le roussi. Sur le pont, on retrouve également un morceau métallique provenant d'un projectile de gros calibre.
Cherché pendant 30 minutes encore des épaves ou des survivants, mais n'avons rien trouvé. Poursuivi la route.





Réf. SHM :  41/9


Date de mise à jour de la fiche :  01/01/2013


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