VIÉ Frédéric, Marie, Gérard
Naissance : 11/06/1911 à Seclin (Nord)
Entré en service : 01/10/1931 Origine : École navale
Informations relatives au décès
Grade : Lieutenant de vaisseau
Affectation : Sous-marin Protée Fonction : Officier en second
Date : 05/01/1944 Age : 32 ans
Lieu : Mer Méditerranée occidentale
Références : |
Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal civil de la Seine le 19 octobre 1945 et transcrit sur le registre d'état civil de Paris (16e) le 15 novembre 1945. |
MORT POUR LA FRANCE EN OPÉRATIONS
Circonstances du décès Sous-marin Protée : LV Millé, LV Vié, IM 1 Laubie, EV 1 Dubois, EV 1 Étienne, SLT Dawael RN
Après son long séjour à Alexandrie avec la force X commandée par l'amiral Godfroy, le Protée fut intégré en juin 1943 aux forces alliées. Après un carénage à Oran, il effectua à partir du 10 novembre diverses patrouilles en Méditerranée. En particulier, le 5 décembre, il débarqua sur la côte espagnole deux agents qui purent ainsi opérer en France occupée et qui témoignèrent plus tard de l'esprit combatif animant l'équipage de ce sous-marin.
Il appareilla d'Alger le 18 décembre pour la côte provençale où il devait attaquer les bâtiments ennemis rencontrés dans le secteur de Marseille. Ces bâtiments et leur escorte naviguaient très près de la côte et franchissaient par d'étroits passages les barrages de mines établis pour la protection du port.
Le 24, le commandement ordonna par message au Protée de permuter avec le Casabianca qui opérait au voisinage de Toulon. Son retour à Alger était prévu pour le 31 décembre, mais le Protée demeura silencieux et au début de l'année 1944, il fut porté disparu.
On estime aujourd'hui que le sous-marin n'a pas dû recevoir le message du 24. Le 23 décembre, les archives allemandes signalent le torpillage d'un cargo et la découverte d'un sous-marin au large de Monaco. Pris sous le feu des armes automatiques, il plonge aussitôt Il est possible qu'après l'attaque du cargo et la riposte ennemie le Protée en plongée ait heurté une mine de barrage allemande. Cette hypothèse est confirmée par l'examen de son épave découverte le 6 mai 1995 devant La Ciotat et l'aspect de son kiosque déchiqueté par une explosion externe
L'équipage du Protée comportait 5 officiers, 14 officiers mariniers et 52 quartiers-maîtres et matelots. Une équipe de liaison britannique composée d'un enseigne de vaisseau et de deux quartiers-maîtres chargés des transmissions se trouvait également à bord. Les 74 hommes ont tous disparu.
Citations & Décorations
Par décision ministérielle n°195 EMG/3 du 10 mars 1944, le sous-marin Protée a reçu la citation suivante à l'ordre de l'Armée :
"Le sous marin Protée, sous le commandement du LV Millé, a réussi au cours d'une patrouille dans le voisinage des côtes occupées par l'ennemi à avarier à la torpille un cargo ennemi. Sévèrement poursuivi après ce torpillage, a succombé pavillon haut, donnant à tous un haut exemple de courage et d'abnégation totale. Bâtiment déjà cité à l'ordre de la Division pour une attaque réussie au cours de la précédente patrouille dans les mêmes parages."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec palme.
Par décision du 10 mars 1944, le lieutenant de vaisseau Vié a reçu la citation suivante à l'ordre de l'Armée :
"Après avoir été par son exemple un puissant soutien moral pour son personnel, a participé à une mission et deux patrouilles à proximité des côtes occupées par l'ennemi, toutes couronnées de succès. A disparu avec son bâtiment au cours de la seconde patrouille donnant ainsi un haut exemple de courage et d'abnégation totale."
Par décret du 21 juin 1951 (JO du 24 juin 1951), le LV Vié a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.
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