PRAT Jean, François
Naissance : 21/02/1917 à Fontainebleau (Seine-et-Marne)
Entré en service : 28/09/1937 Origine : École navale
Informations relatives au décès
Grade : Enseigne de vaisseau de 1ère classe
Affectation : Patrouilleur Sergent-Gouarne Fonction : Officier en second
Date : 26/03/1943 Age : 26 ans
Lieu : Mer Méditerranée occidentale
Références : |
Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal de Casablanca le 12 juillet 1943. |
MORT POUR LA FRANCE EN OPÉRATIONS
Circonstances du décès Patrouilleur Sergent-Gouarne : LV Puech, EV 1 Balanant, EV 1 Prat.
En 1939, la Marine ne disposait pas suffisamment d'unités aptes à assurer l'escorte des convois marchands. Pour combler cette lacune, des chalutiers de pêche furent réquisitionnés, d'autres achetés aux États-Unis et en Angleterre. Ces bâtiments furent armés en conséquence mais leur vitesse maximale de l'ordre de 10 nœuds et guère supérieure à celle des navires escortés, les rendait vulnérables et peu aptes à accomplir leurs missions dans des conditions satisfaisantes.
Après le ralliement des forces françaises aux alliés en novembre 1942 et jusqu'en 1944, année de la cession par les États-Unis d'une quarantaine d'escorteurs modernes, il fallut bien utiliser ces chalutiers. C'est la raison pour laquelle le chalutier de 1500 t Sergent-Gouarne, ex-Jacques Cartier, construit à La Rochelle en 1928 était encore en service en 1943.
Le 22 mars 1943, il appareilla de Gibraltar avec le La Grandière, la Boudeuse et la Sétoise escortant un convoi de quatre transports. Après une alerte ASM déclenchée le 23 et suivie de recherches infructueuses, le convoi entra à Oran. Le 24, le Sergent-Gouarne, trop lent, appareilla à 18 h 15 avant le convoi, pour renforcer l'escorte de celui-ci lorsqu'il se présenterait au lever du jour.
Le 26 mars au matin, la Sétoise rendit compte que le Sergent-Gouarne avait été torpillé vers minuit et qu'elle avait recueilli 14 survivants. Ceux-ci racontèrent que l'écouteur de quart avait bien signalé un bruit de torpille mais que le patrouilleur n'avait pu manœuvrer à temps. La torpille avait explosé dans la vaste cale à charbon où l'eau s'était engouffrée et le bâtiment avait coulé en moins d'une minute.
Seuls furent sauvés les hommes de quart sur la passerelle qui avaient pu surnager, accrochés aux caissons en bois de la timonerie. Ces hommes avaient crié au passage du La Grandière, mais en vain car le bruit de ses diesels couvrait leurs voix.
L'enseigne de vaisseau Prat disparut dans le naufrage.
Citations & Décorations
Par décret du 17 décembre 1945 (JO du 16 janvier 1946), l'enseigne de vaisseau Prat a été nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume avec la citation suivante à l'ordre de l'Armée :
"Officier en second du patrouilleur Sergent-Gouarne. Officier plein de courage et d'allant. De quart lorsque, le 26 mars 1943, son bâtiment fut atteint par une torpille, a donné, avant la disparition du bâtiment, un bel exemple de sang-froid et a fait preuve d'un magnifique esprit de sacrifice ; a disparu avec son bâtiment."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec palme.
|