ESTIENNE d'ORVES (d') Henri, Louis, Honoré
Naissance : 05/07/1901 à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise)
Entré en service : 06/10/1921 Origine : École Polytechnique
Informations relatives au décès
Grade : Capitaine de frégate
Affectation : Résistance
Date : 29/08/1941 Age : 40 ans
Lieu : Mont-Valérien
Références : |
Acte de décès établi par le ministère de la Marine à Vichy le 13 octobre 1941 et transcrit à Verrières-le-Buisson le 31 octobre 1941, au vu du certificat de décès établi par la cour martiale allemande de Paris.
Voir le site internet de l'Espace traditions de l'École navale (http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_destienne_henri.htm) |
MORT POUR LA FRANCE
Circonstances du décès En juin 1940, le lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves était embarqué sur le Duquesne, croiseur-amiral de la force X immobilisée par les Britanniques en rade d'Alexandrie. Le 10 juillet, il partit pour rejoindre à Londres le général de Gaulle, en laissant une lettre qui expliquait son geste à l'amiral Godfroy dont il était officier d'état-major.
Animé d'un esprit combatif, il sollicita la faveur de se rendre en France occupée pour y créer un réseau de renseignements dans la région Ouest. Le 22 décembre 1940, la Marie-Louise, pêcheur de l'île de Sein, le débarqua à Plogoff ainsi que son radio muni d'un poste qui devait les relier à Londres.
Ayant établi sa base à Nantes et sous le nom de de Châteauvieux, il entreprit une série de déplacements qui le conduisirent à Paris, à Lorient et ailleurs en Bretagne où il récolta une abondante moisson de renseignements. Le 6 janvier 1941, il séjourna à Paris pour développer son réseau et le 19 il revint à Nantes.
Mais pendant son absence, il avait été trahi par son radio et le 22 vers une heure du matin il fut arrêté par la Gestapo, comme le furent par la suite une vingtaine de personnes de son réseau.
Incarcéré à Nantes, à Brest puis à Paris, il fut mis au cachot et soumis à un régime particulièrement sévère. Il garda cependant un moral intact et il communiqua sa foi à tous ses compagnons de captivité.
Condamné à mort par la cour martiale allemande, il impressionna ses juges tant par son courage que par son attitude loyale et le président signa son recours en grâce. Mais le 28 août au soir, après l'assassinat d'un aspirant de la Kriegsmarine dans le métro, le pourvoi fut refusé pour lui et pour deux de ses compagnons.
Le 29, au Mont Valérien, le capitaine de frégate d'Estienne d'Orves, qui avait refusé de se laisser bander les yeux, tomba sous les balles du peloton d'exécution, en même temps que l'adjudant néerlandais Doornik et le sergent-chef Barlier.
Citations & Décorations
Par décret du 30 octobre 1944, le capitaine de frégate d'Estienne d'Orves a reçu la Croix de la Libération avec la citation suivante :
"Officier supérieur d'une rare élévation morale, dont l'enthousiasme et l'ardeur n'ont jamais fléchi. Dès l'été 1940, rejoint le général de Gaulle, part volontairement pour une importante mission en France occupée. Capturé par l'ennemi, a payé de sa vie, à la Caponnière du Mont Valérien le 29 août 1941, sa foi dans les destinées immortelles de la Patrie, donnant à l'heure même de son exécution une suprême leçon de grandeur.
Paladin des forces françaises libres, son nom demeure inscrit dans les plus glorieuses fastes de la Marine française."
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