MÉMORIAL DES OFFICIERS DE MARINE

 

 

 

  YVON Pierre, Édouard

Naissance : 02/06/1868 à Granville (Manche)
Entré en service : 01/08/1885
Origine : École navale

  Informations relatives au décès

Grade : Capitaine de vaisseau
Affectation : Service central de l'aéronautique maritime
Fonction : En mission à bord du dirigeable Dixmude
Date : 21/12/1923     Age : 55 ans
Lieu : Entre l'île de Pantellaria et la Sicile

  Références :

Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal de Toulon le 30 juillet 1924.

Voir le site internet de l'Espace traditions de l'École navale
(http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_yvon_pierre.htm)


  MORT DANS L'ACCOMPLISSEMENT DE SON DEVOIR

  Circonstances du décès

Dirigeable Dixmude : LV du Plessis de Grénédan, LV Bourdier, Marcaggi et Adrien Roustan
Passagers : CV Yvon, CF Hennique, CC Berretta, Lefranc et Renon, LV Convents, Goislard de La Droitière, Lévesque, Henri Roustan, médecin de 1ère classe Pélissier.

Avec une longueur de 226 mètres, le Dixmude (ex-allemand L 72) était à la fin de la Première Guerre mondiale le plus grand dirigeable rigide jamais construit. Son armature métallique contenait des ballonnets d'un volume de 69 000 m3 gonflés à l'hydrogène et ses six moteurs de propulsion Maybach développaient au total 1 600 CV.
Il fut livré à la France par les Allemands en 1920 au titre des dommages de guerre et convoyé vers le Centre de Cuers-Pierrefeu par un équipage français de 39 hommes commandé par le LV du Plessis de Grénédan. Après d'importants travaux de mise au point du dirigeable et d'adaptation des centres qui devaient recevoir ce nouveau type d'appareil, le Dixmude effectua en 1923 plusieurs démonstrations et battit le record du monde de vol sans escale en couvrant 9000 km en 118 heures.
Le 18 décembre 1923, il décolla de Cuers pour un raid expérimental sans escale au-dessus du Sahara avec 50 personnes à son bord. Comme prévu, il atteignit In-Salah et commença son trajet de retour. Il signala une dernière fois sa position par radio, alors qu'il survolait la Tunisie en route vers la Sicile, mais le 21, vers 2 h 30, il fut sans doute frappé par la foudre car des lueurs d'incendie furent observées par des pêcheurs siciliens, puis il s'abîma en mer à quelques nautiques de la côte au large du petit port de Sciacca.
Les recherches effectuées par la Marine italienne et par des bâtiments français venus de Bizerte ne donnèrent aucun résultat. Le 26, un pêcheur remonta dans ses filets le corps du LV du Plessis, et un peu plus tard, on retrouva celui du QM Guillaume. Aucun débris du dirigeable ne fut retrouvé.
Plusieurs monuments (érigés notamment à la BAN de Cuers-Pierrefeu et au port de Sciacca) rappellent le souvenir de ce drame.
Avec le Dixmude disparurent 14 officiers et 36 officiers mariniers, quartiers-maîtres et marins.


  Citations & Décorations

Par décision ministérielle du 12 février 1924 (JO du 16 février 1924) les officiers passagers du Dixmude ont reçu la citation collective suivante à l'ordre de l'armée de Mer :
(.... le capitaine de vaisseau Yvon ....)
"Admirables officiers, pleins d'ardeur et d'énergie, qui avaient tous sollicité, afin de perfectionner leur valeur technique, l'honneur d'embarquer sur le Dixmude pour un voyage d'étude et d'entraînement. Ont disparu glorieusement dans l'accomplissement de leur mission."

           Avancement

1887    Asp. 2
1888    Asp. 1
1891    EV
1898    LV
1912    CF
1918    CV

        Brevets, Certificats

1899   Brevet d'officier fusilier
1906   Brevet d'État-major

        Commandements

1908-1909  Torpilleur Lancier  (LV)
1916-1917  Torpilleur d'escadre Obusier et 1ère escadrille de torpilleurs  (CF)
1919  Cuirassé Démocratie  (CV)

           Affectations

1885-1887   Vaisseau Borda    École navale / Brest
1887-1888   Frégate Iphigénie    École d\'application des aspirants
1889-1890   Frégate La Résolue    École de matelotage
1890-1891   Cuirassé Redoutable    Escadre de la Méditerranée
1891-1892   Croiseur de 2e classe Sané    Station de l\'Atlantique Sud
1892-1894   Aviso La Mouette    Station de la mer du Nord
1895-1896   Canonnière Gabès    Division de l\'océan Indien
1897-1899   Bataillon des apprentis-fusiliers    Lorient
1900-1901   Cuirassé Redoutable    Escadre du Nord
1901-1902   Croiseur cuirassé Duguay-Trouin (instructeur)    École d\'application des enseignes de vaisseau
1903-1904   Majorité générale    Cherbourg
1905-1906   1ère flottille de torpilleurs de la Manche    Cherbourg
1906-1907   École supérieure de la Marine    Paris
1907-1908   État-major    1er Arrondissement / Cherbourg
1908-1909   Torpilleur Lancier (commandant)    Station de Granville
1909-1910   Garde-côtes Caïman    Cherbourg
1910-1911   Division des écoles de canonnage    Toulon
1911-1912   État-major général de la Marine (Direction militaire des Travaux)    Paris
1913-1914   Cuirassé Courbet    Lorient
1914-1915   État-major du vice-amiral commandant en chef l'Armée navale   
1916-1917   Torpilleur d'escadre Obusier (commandant)   
1917-1918   Base de Salonique    Salonique (Grèce)
1918   Commission du Règlement d'armement    Paris
1918   Conseil supérieur de la Marine    Paris
1919-1919   Cuirassé Démocratie (commandant)   
1919-1920   Cuirassé Patrie    École des torpilles / Division d\'instruction de la Méditerranée
1920   Service Central de l'Aéronautique maritime    État-major général / Paris


  Autres informations

Par décret du l4 décembre 1902, le lieutenant de vaisseau Yvon a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Par décision du 1er février 1913, le capitaine de frégate Yvon a été nommé chevalier du Mérite agricole.

En 1913, le CF Yvon, chef du service Sécurité du Courbet a fait l'objet d'une proposition extraordinaire pour le grade d'officier de la Légion d'honneur avec le motif suivant : "... blessé en service en se rendant par grosse mer sur la plage avant balayée par les lames au cours de la traversée de Brest à Toulon."

En 1915, à la suite de la destruction du Branlebas par une mine, le CF Yvon, commandant le contre-torpilleur Obusier et la 1ère escadrille des torpilleurs d'escadre a reçu la citation suivante à l'ordre de l'Armée navale :
"Après avoir tenté tout ce qu'il était possible pour sauver le Branlebas, a dirigé l'évacuation et le sauvetage du personnel avec un ordre parfait. Par son calme, son autorité, la netteté de ses ordres, a maintenu la confiance et la discipline, et réussi, malgré les difficultés d'une nuit noire et d'une mer clapoteuse, à recueillir sain et sauf à bord de l'Obusier la totalité de l'équipage du Branlebas à l'exception de cinq officiers-mariniers tués dans leur poste par l'explosion de la mine."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre.

Par décret du 3 décembre 1915, il a été promu officier de la Légion d'honneur.

En 1922, le capitaine de vaisseau Yvon a été nommé officier de l'Instruction publique

Voir L'Illustration n° 4218 du samedi 5 janvier 1924



Réf. SHM :  228/5.3520/26


Date de mise à jour de la fiche :  01/01/2013


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