MÉMORIAL DES OFFICIERS DE MARINE

 

 

 

  VERDIER Gustave, Alphonse

Naissance : 04/01/1867 à Valence (Drôme)
Entré en service : 01/10/1885
Origine : École navale

  Informations relatives au décès

Grade : Capitaine de frégate
Affectation : Cuirassé Suffren
Fonction : Commandant en second
Date : 26/11/1916     Age : 49 ans
Lieu : Océan Atlantique

  Références :

Jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal civil de Brest le 13 juillet 1917.

Voir le site internet de l'Espace traditions de l'École navale
(http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_verdier_gustave.htm)


  MORT POUR LA FRANCE EN OPÉRATIONS

  Circonstances du décès

Cuirassé Suffren :
CV Guépin, CF Verdier, LV Letourneur, LV Michelin, LV Renault, LV Truc, EV1 Bony, EV1 Dumousseau, EV2 Parsy, MC Durel, MP1 Thiéry, MP2 Bonvalot, MP2 Sayettou, Cre1 Crova, Med1 Taddei Torella et Med2 Mondin.

En 1914, le Suffren faisait partie de la division commandée par l'amiral Guépratte et il prit part aux actions offensives contre les forts des Dardanelles
En février 1915, il participa aux premières opérations de forcement des détroits par les forces franco-britanniques puis à d'autres actions contre les forts turcs, en particulier le 18 mars où il reçut de nombreux projectiles.
Après cette campagne de guerre, il regagnait Lorient pour y subir un carénage lorsqu'il fut torpillé le 26 novembre 1916 par le sous-marin allemand U 52 (KL Hans Walther) par 39°10'N et 010°48'O à une soixantaine de milles au large des côtes du Portugal. Un cargo anglais croisa sa route ce jour-là vers 10 heures mais il ne rencontra que de nombreuses épaves.
Aucun des 648 membres de l'équipage ne survécut au torpillage.

           Avancement

05/10/1888    Asp. 1
18/11/1890    EV
23/08/1897    LV
27/03/1914    CF

        Brevets, Certificats

1898   Officier fusilier

        Commandements

1911  Contre-torpilleur Étendard  (LV)
1908  Défense fixe de Bizerte  (LV)

           Affectations

1885-1886   Vaisseau Borda    École navale / Brest
1887-1888   Frégate Iphigénie    École d\'application des aspirants
1889   Cuirassé Dévastation    Escadre d\'évolutions
1889-1890   Aviso-transport Seudre    Division navale du Tonkin
1890   Canonnière Comète    Division navale du Tonkin
1891   Aviso Boursaint    Division navale de l\'océan Indien
1892   Cuirassé Requin    Escadre du Nord
1893-1894   Aviso Salamandre    Station locale du Sénégal
1895   Cuirassé Formidable    Escadre de la Méditerranée occidentale
1896   Cuirassé Brennus    Escadre de la Méditerranée occidentale
1897   Bataillon d'apprentis fusiliers    Lorient
1898   Croiseur cuirassé Pothuau   
1899-1900   Frégate Iphigénie    École d\'application des aspirants
1901   Cuirassé Amiral-Baudin    Escadre du nord - 1ère Division
1902-1905   Vaisseau Borda    École navale / Brest
1906   Contre-torpilleur Vautour    Station du Bosphore
1907   Croiseur cuirassé Léon-Gambetta    Escadre du Nord - 1ère Division
1908-1909   Contre-torpilleur Étendard    Escadre du Nord / Rochefort
1910-1911   Torpilleurs de Bizerte    Division navale de Tunisie
1912-1913   Défense fixe de Bizerte    Division navale de Tunisie
1914   Cuirassé Suffren    1ère Armée Navale - 3e Escadre


  Autres informations

Par décret du 7 mai 1902, le lieutenant de vaisseau Verdier a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Par décision du 10 juillet 1915, le capitaine de frégate Verdier a reçu la citation suivante à l'ordre de l'Armée : "Chef du Service Sécurité du Suffren, a remarquablement dirigé les secours contre l'incendie, a payé bravement de sa personne, en s'approchant du premier foyer au moment où les douilles du parc commençaient à s'enflammer et en prenant lui-même la lance. Légèrement brûlé à la figure et aux mains, a continué à se maintenir au premier rang de l'équipe de sécurité et à prendre avec énergie et efficacité toutes les mesures utiles jusqu'à la fin des combats (18 mars 1915)."
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec palme.

Par décret du 8 mai 1915, il a été promu officier de la Légion d'honneur.

Le CF Verdier était
Commandeur de l'Ordre du Medjidié,
Officier des Ordres du Nicham Iftikar et de l'Étoile d'Anjouan,
Chevalier des Ordres du Dragon d'Annam, de saint-Benoit d'Aviz, de Sainte-Anne de Russie et de Saint Alexandre de Bulgarie,
Officier d'Académie,
Décoré de la médaille coloniale avec agrafe "Comores" (1891).

Extrait du journal de bord du sous-marin U 52
(Kapitänleutnant Hans Walter)

26.11.16 - 08h30 - Au large de Lisbonne - Vent NW force 5, grosse houle. Ciel en partie couvert

A 3 quarts sur bâbord avant apparaissent les mats élevés d'un navire de guerre qui fait route au nord. Plongée rapide. C'est un grand navire à 2 cheminées que je prends pour un cuirassé ancien du type
Formidable. Pas d'escorte, route droite. Manœuvré pour attaquer par l'avant. Après être venu à la route d'attaque, mis à petite vitesse. Mais à cette vitesse, la grosse houle ne permet pas de tenir l'immersion. Je mets alors à demi vitesse ce qui me fait courir le risque de venir trop près. Je change donc de route pour attaquer sous un grand angle d'incidence tout en me réservant la possibilité de lancer en gyro-déviation par les tubes arrière. Les tubes arrière étant prêts, ils sont remplis. Cette manoeuvre rend le sous-marin lourd de l'arrière et le kiosque sort de l'eau à environ 500 m du but. En envoyant tous les hommes à l'avant, nous parvenons à ramener le bateau à son immersion de combat.
08h56 - L = 39°10'N - G = 010°48'W
Lancé par le tube d'étrave n°2. Comme j'ai probablement été aperçu et que je me trouve très en avant du but, je redoute d'être abordé par lui et je fais prendre l'immersion de 20 mètres en mettant la barre toute à droite. Entre temps, au bout de 18 secondes, se font entendre une première détonation assez sèche, puis une second plus sourde qui secoue violemment le bateau. Afin de voir ce qui se passe, je remonte à 11 m. Avant même que notre évolution soit terminée, tandis que nous remontons, nous devenons très lourd de l'arrière. Peu de temps après un choc se produit à l'extérieur et on entend un râclement contre la coque. Il est impossible de manoeuvrer le périscope qui est bloqué à moitié sorti. Je fais reprendre un moment l'immersion de 20 mètres. Aucun bruit n'étant plus perceptible, je fais un tour d'horizon. Sur l'arrière, je vois une grosse tache claire et calme sur la surface de la mer qui est couverte de suie. On ne voir rien d'autre.
09h03
Fait surface, vidangé les ballasts et ouvert le panneau du kiosque. Sept minutes après le lancement on ne voit plus qu'un nuage d'explosion que le vent emporte. Je m'explique l'évènement ainsi : l'explosion de la torpille a provoqué une explosion intérieure sur le bâtiment qui a coulé presque instantanément et le sous-marin l'a frôlé pendant qu'il coulait. Les traces de cette rencontre sont un enfoncement sur le pont et de profondes rayures sur le périscope arrière. De plus, sur l'un des supports des pare-mines se trouve un morceau de vêtement en toile et sur le mât avant (il doit s'agir du mât radio), un morceau de bonnet bleu avec une bordure rouge. Ces deux pièces d'étoffe sentent le roussi. Sur le pont, on retrouve également un morceau métallique provenant d'un projectile de gros calibre.
Cherché pendant 30 minutes encore des épaves ou des survivants, mais n'avons rien trouvé. Poursuivi la route.



Réf. SHM :  73/2


Date de mise à jour de la fiche :  04/12/2018


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